Comment traverser et sortir renforcé des crises ?

Cette réflexion fait suite à une web-conférence faite pour le compte du Business Club, que je suis ravie de vous partager en fin d’article.
Une des constantes de la crise, quelle qu’elle soit, est qu’elle nous prend par surprise, d’une manière ou d’une autre : par sa forme, sa brutalité, etc. Surprise qui se traduit d’abord par un moment de sidération, suivi généralement de peur ou de panique.
Après, seulement, nous commençons à réagir.

Réaction et résilience

La réaction, selon les lois « générales de la nature » est une résistance physique ou organique de force ou intensité égale à l’action initiale, et qui vise à la contrebalancer.


Ceci explique, d’une part, que plus la crise ou la catastrophe est profonde, plus la surprise, sidération ou panique seront elles-mêmes importantes.
Mais, d’autre part, que plus la crise est majeure, plus l’opportunité de progresser et de se renouveler l’est aussi.

Si par ailleurs, on situe la réaction dans la temporalité, on constate que le temps de réaction est propre à chaque individu, car il dépend de la capacité et de la rapidité « d’absorption émotionnelle », ou de résilience, de chacun.
La résilience [le « fait de rebondir », du latin resilientia] s’applique à de multiples contextes.


Dans le domaine social et de la gestion des risques, la résilience communautaire s’intéresse à la capacité d’un groupe ou d’un collectif à rebondir après une catastrophe sanitaire, naturelle ou technologique par exemple.

Cette capacité sera d’autant plus grande et rapide qu’elle sera organisée, pilotée par une équipe qui en a la légitimité, démontrant que la pire des solutions est de rester paralysé par la peur de l’inconnu.

L’enjeu est à ce moment-là de réellement (faire) comprendre et intégrer que la vie n’est faite que d’incertitudes, et que « la seule chose qui ne change pas, c’est le changement », pour citer entre autres les sages taoïstes.

En entreprise, ce pilotage revient naturellement à l’équipe dirigeante et au management, qui ont pour mission première d’instaurer un climat de confiance mutuelle et d’entraide – crucial en tout temps, et vital en période de crise. Si ce climat est installé, alors par rétroaction chaque collaborateur contribuera également à la résilience de la structure.

En pleine période de « confinement » en avril dernier, j’ai souhaité offrir des pistes de réflexion pour aller plus loin sur ce sujet dans un webinaire : j’y ai abordé différentes phases très opérationnelles de la gestion de crise, et la stratégie à mettre en place pour renforcer son entreprise et la préparer à faire face à l’imprévu.

Pas de résilience sans anticipation et préparation

Comme en secourisme, l’idée est d’apprendre ou réapprendre, puis d’intégrer dans le fonctionnement de l’entreprise des « gestes » plus que jamais indispensables :

  • Mettre en place des processus et tableaux de bord, avec des indicateurs-phares comme la courbe de trésorerie.
  • Grâce à ce balisage et à la surveillance rapprochée de certains points, se dégager du temps de réflexion sur :
    • o des fondamentaux clairs et partagés : la vocation et les forces de votre entreprise, vos ambitions et vos objectifs, à court et moyen terme,
    • l’écoute vigilante de la conjoncture pour :
    • revoir si besoin les objectifs intermédiaires
    • ajuster la stratégie et choisir le bon scénario pour parvenir à vos objectifs finaux d’une autre manière
    • adapter la manière de manager les équipes : l’écoute, l’empathie, et la confiance mutuelle sont des valeurs essentielles.

Si vous vous êtes préparé, vous-même et votre entreprise, à devoir traverser régulièrement des turbulences, les prochains obstacles ne vous prendrons pas au dépourvu : vous saurez ré-agir, en sortant rapidement de votre zone de confort et en lâchant le « pilotage automatique » quotidien.

A l’écoute de la conjoncture mais sans lâcher votre mission et vos objectifs, vous saurez prendre des décisions, même imparfaites, et rester dans l’action avec détermination. Cela renforcera votre leadership vis-à-vis de vos collaborateurs et de votre marché.

Une crise est toujours l’occasion d’apprendre et de progresser, individuellement et collectivement. Nous pouvons en sortir temporairement affaiblis ou renforcés, mais nous en sortons toujours transformés et grandis.