Mon 1er livre “Management de projet fluide et vivant” : les coulisses de son écriture

Dans cet article, je suis ravie de partager avec vous une auto-interview qui retrace l’aventure de l’écriture de mon premier livre, Management de projet Fluide et Vivant, tout juste publié aux éditions Gereso. Ce projet, né d’une réflexion profonde en 2020, a été un voyage riche en émotions, en défis et en apprentissages. À travers ces questions que je me suis posées à moi-même, je vous ouvre les coulisses de ce processus créatif, marqué par les cinq éléments taoïstes qui ont guidé ma plume et ma vision. J’espère que ce récit, publié ici sur mon blog, vous inspirera et vous donnera un aperçu de ce qui m’a portée jusqu’à la concrétisation de ce livre.

Quand et comment l’idée d’écrire votre livre a-t-elle germé pour la première fois ?

Fin 2020, lors d’un séminaire qui, entre confinements, masques et « passe sanitaire », avait pu se tenir « en présentiel », des intervenants ont parlé de la publication toute récente de leur livre, et de la possibilité pour tout auteur de s’auto-publier, sans obligatoirement passer par une maison d’édition (souvent difficile à convaincre pour le 1er livre d’un inconnu).

Ça a fait « tilt », parce que je portais en moi des réflexions et des sentiments qui « enflaient » depuis plusieurs mois. Je n’avais rien écrit (parce que je n’imaginais pas publier un jour), et à ce moment-là, il n’était pas question de livre professionnel. Le sujet était beaucoup plus vaste, puisque j’avais l’ambition de « tirer les fils » de ce qui avait pu conduire nos sociétés humaines dans la situation où nous nous trouvions (mais c’est plus actuel que jamais) : et plus précisément, comment nos sociétés étaient devenues véritablement malades, à tous les niveaux ? Comment avions-nous pu en arriver à de tels déséquilibres, à un tel manque d’empathie et d’amour entre êtres humains ? Le déséquilibre m’apparaissait en termes de manque ou de surplus d’un ou plusieurs « ingrédients », symboliquement représentés par les polarités et les éléments taoïstes… Le cercle vertueux des Cinq Éléments avait déraillé depuis longtemps…

Qu’est-ce qui vous a poussée à transformer cette idée en un livre complet ?

Alors j’ai noirci des pages et des pages, et cela prenait de plus en plus d’ampleur parce qu’un « angle d’attaque » en appelait un autre : histoire de l’homo sapiens, psychologie, neurosciences, évolutions techniques, scientifiques, et les grandes révolutions liées aux matières premières (industrielles et agricoles, puis technologiques et numériques), qui ont servi la montée en puissance des secteurs chimiques et pharmaceutiques, énergétiques, numériques, etc. ; le tout intriqué désormais avec l’IA, au service de collectes massives de données à des fins pas toujours très éthiques. Mais tout cela était énorme et hors de mon expertise de départ… Je finissais par m’y noyer.

J’ai donc pris contact avec une 1ère maison d’édition qui proposait aux auteurs des séances d’accompagnement pour clarifier leurs idées, leurs intentions, et pour construire un sommaire. Elle a accueilli avec beaucoup d’ouverture et de curiosité ma lecture de « l’état du monde » à travers le prisme des Cinq Éléments taoïstes. En quelques séances, elle m’a aidée à bâtir un sommaire et encouragée à poursuivre l’écriture.

Mais environ un an plus tard, je devais me rendre à l’évidence : le découragement reprenait le dessus face à l’ampleur du sujet… C’est alors que j’en ai parlé à une partenaire qui m’a mise en contact avec une coach en écriture spécialisée dans les livres professionnels : Véronique Plouvier.

Comment avez-vous structuré votre processus d’écriture (par exemple, routines, lieux d’écriture, outils) ?

Lors d’une première conversation, Véronique Plouvier m’a demandé si je ne pourrais pas transformer ma « matière première » en ouvrage professionnel sur une thématique utile dans les entreprises.

Renoncer à mon projet de départ, très vaste et global, pour le transformer en sujet professionnel n’a pas été facile. J’ai dû « négocier avec moi-même » un certain temps.

Puis une question-clé s’est posée : « Quelles questions et quel sujet reviennent fréquemment dans les préoccupations des professionnels que j’accompagne ? »

Et question suivante : « Comment pourrais-je les aider à y répondre ? »

Un nouveau déclic a eu lieu, car le sujet dont les équipes dirigeantes me parlaient le plus a vite émergé : le management de projet.

J’ai donc relancé l’écriture, accompagnée par Véronique qui m’a proposé une méthodologie. J’ai énormément élagué et tout réorganisé, pour me recentrer sur l’idée d’un ouvrage qui pourrait guider tout professionnel ou porteur de projet.

Le gros défi pour moi a été de maintenir la discipline d’écriture mois après mois, en parallèle de mon activité de consultante et formatrice au service des dirigeants et de leurs équipes. J’ai dû installer une routine infaillible et non négociable, et d’autant plus les jours où je n’avais aucune intervention à l’extérieur. Pendant des mois, ma priorité absolue a été de consacrer les deux premières heures de la matinée à l’écriture de quelques pages (avec un objectif en nombre de mots quand la motivation baissait). Rien ne devait me disperser : ni téléphone, ni mails.

Y a-t-il eu un moment précis où vous avez senti que le livre prenait vraiment forme ?

Il y a eu deux temps charnières.

D’abord, au bout d’un an d’écriture, soit 4 à 5 mois après le basculement du sujet global d’origine au sujet professionnel de management de projet : le sommaire et le fil conducteur étaient stabilisés, et l’essentiel du contenu était posé.

Ensuite, après deux réécritures de mon sujet professionnel, je l’ai trouvé assez mûr pour une reprise de contact avec mon interlocutrice chez l’éditeur GERESO. Celle-ci, quelques mois auparavant, s’était montrée intéressée par mon approche. Elle a naturellement accepté de recevoir et de me donner son avis sur mon premier manuscrit.

Dès lors, toutes ces pages écrites prenaient réellement la forme d’un livre, qui commençait à exister à l’extérieur !

Quels ont été les plus grands défis rencontrés pendant l’écriture, et comment les avez-vous surmontés ?

Mener mes projets entrepreneuriaux et pérenniser mon activité, en parallèle de l’écriture, a été mon plus grand défi. Il m’est arrivé d’interrompre l’écriture durant plusieurs semaines en fonction de mes actualités qui influaient naturellement et directement sur ma créativité et ma capacité à écrire.

J’ai traversé des moments de fatigue mentale et de découragement, durant lesquels je ne pouvais plus écrire ni même penser au sujet !

Dans ces moments-là, la publication devenait une éventualité, beaucoup plus qu’un objectif…

Les deux ressources clés qui m’ont permis de surmonter ces obstacles ont été l’acceptation de ce que je traversais, et la force de volonté pour aller au bout et atteindre l’objectif de la publication.

Comment les cinq éléments (Bois, Feu, Terre, Métal, Eau) ont-ils influencé votre propre processus créatif ?

J’ai passé beaucoup de temps dans l’Eau 😊 ! D’abord, il a fallu quelques mois de conception et maturation du projet d’écriture. Puis tout au long du processus d’écriture, j’ai fait un aller-retour constant entre l’intériorité (l’Eau) et ce qui en « sortait », c’est-à-dire la créativité (le Bois). En effet, quand le Bois s’asséchait, je devais reprendre du recul, m’intérioriser à nouveau, et aller « puiser l’Eau » pour à nouveau arroser le Bois et le faire grandir.

Quant au rôle du Feu, il était lui aussi incontournable : garder de la hauteur pour nourrir la vision du projet, son orchestration, et sa juste place dans l’ensemble de mes activités.

Ce Feu nourrissait aussi la Terre, c’est-à-dire ma confiance en ma capacité à poursuivre et aller au bout du projet. Par moments, je ressentais une sorte d’injonction à la créativité (Bois en surchauffe), qui se transformait en surcharge mentale. Dans ces moments-là, je devais écouter ce qui m’épuisait pour retrouver un équilibre, de la confiance et de la tranquillité.

Et enfin, le Métal a été l’élément présent tout au long du chemin pour me discipliner, mais plus encore dans la dernière « ligne droite », au moment où il ne s’agit plus de créer, mais de réécrire, améliorer la forme, illustrer, etc. Je l’ai mobilisé pour poser une échéance d’écriture ferme et non négociable, conserver de la rigueur et aller à l’essentiel.

Avez-vous eu des moments de doute ou de blocage ? Si oui, qu’est-ce qui vous a aidée à avancer ?

Tout d’abord, une clé particulière de Véronique Plouvier m’a stimulée : elle m’a dit dès notre premier entretien qu’écrire un livre permettait à l’auteur, même expérimenté, d’aller plus loin dans la rigueur, la clarté et la précision du sujet qu’il pose. J’ai donc compris qu’il s’agissait d’un exercice extrêmement fertile pour ma croissance personnelle, donc pour ma capacité à transmettre des clés et de la valeur à mes clients et à mes lecteurs.

Un de mes moteurs intérieurs m’a aussi régulièrement reboostée : celui de l’engagement, et du respect de ce que je considère comme si précieux – mon énergie et mon temps.

C’est ce moteur qui, après deux ans et demi d’écriture et réécritures, quantité d’échanges par mail et téléphone et deux ou trois versions envoyées à la maison d’édition GERESO, a dit STOP à la procrastination et m’a donné un ultime sursaut : celui d’appeler GERESO pour – enfin – m’engager contractuellement à une date de remise du manuscrit avec tout le rétroplanning qui en découle 😊 !

J’avais enfin reconnu la chance que j’avais d’avoir une maison d’édition prête à me publier, et qui n’attendait depuis des mois que ma décision d’y aller !

Quels rituels ou sources d’inspiration vous ont accompagnée pendant l’écriture ?

Les sources d’inspiration sont tellement nombreuses que je ne pourrai pas les citer ici : en effet, lorsqu’on est centré sur un sujet lors de l’écriture par exemple, notre merveilleux cerveau a la faculté de capter toutes les informations utiles pour faire avancer ce sujet !

Quant au rituel, je ne citerai que celui qui est absolument quotidien et incontournable pour moi : m’accorder à la mi-journée un espace d’activité physique, si possible en contact avec la nature, qui me permet de respirer, de « débrancher » le mental ou le mettre en « roue libre », et de réénergiser le corps.

Comment avez-vous choisi les exemples concrets, comme l’interview de Karim Tahir, pour illustrer vos idées ?

Dès le départ, Karim s’est imposé comme un symbole évident pour illustrer mes propos. Pour l’avoir accompagné dans son développement il y a quelques années, je connais bien les valeurs, les engagements et les ambitions qu’il porte à travers son entreprise. Pour chacun des Cinq Éléments, je savais qu’il proposerait des réponses et des exemples riches… Et cette intuition a été confirmée au-delà de mes espérances au moment de l’interview qu’il a gentiment accepté de m’accorder, et dont je le remercie de nouveau ici.

Quel rôle ont joué vos proches ou votre entourage dans ce projet d’écriture ?

J’ai reçu beaucoup de soutien et d’encouragements de mes proches, qu’il s’agisse de ma famille, de mes amis, ou des partenaires professionnels qui connaissaient mon projet. C’étaient même eux qui me relançaient régulièrement pour savoir où j’en étais, car je restais assez discrète. Et par moments, ils ont été des « aiguillons » bienvenus !

Y a-t-il une anecdote amusante ou inattendue survenue pendant la rédaction ?

Parmi l’écrasante majorité de mes proches bienveillants et soutenant durant l’écriture, il y a eu une exception. Cette personne m’a dit : « Si le sujet a déjà été abordé, alors il vaut mieux se taire plutôt qu’écrire un énième livre » … J’avoue avoir été surprise de tous les sous-entendus que pouvait porter cette phrase… Mon petit ego aurait pu mal réagir 😊 !

En fait, pas du tout. J’ai pensé : « Point de vue intéressant et qui doit être formulé ».

Mais ce n’est pas un sujet pour moi. Car mon intention n’est pas « d’être publiée pour être publiée », mais d’apporter, grâce à un angle de vue jusqu’alors pas ou peu considéré, un déclic, une réponse, une solution, qui aura une vraie valeur et fera une vraie différence pour le lecteur.

Qu’avez-vous ressenti en tenant le livre fini entre vos mains pour la première fois ?

Mon ressenti a été : « ça y est, c’est concret, et ce « bébé » va maintenant être visible et vivre sa vie à l’extérieur » !

Mais le moment où j’ai ressenti le plus de joie a été le jour où j’ai mis le point final à la dernière version du manuscrit et où je l’ai envoyé à GERESO.

C’était juste avant Noël 2024.

Je me suis sentie d’une légèreté extraordinaire, libérée… J’ai dansé et chanté 😊 !

Je venais d’accoucher, après 3 ans de gestation !!!

Si vous deviez représenter ou décrire votre processus d’écriture comme l’un des cinq éléments, lequel serait-il et pourquoi ?

Le processus d’écriture en lui-même est un projet à part entière, mais avec une équipe constituée essentiellement d’un chef de projet. L’éditeur intervient ponctuellement pour challenger et éventuellement réorienter certains aspects. Mais la plupart du temps, l’auteur est seul.

C’est pourquoi, comme je l’ai décrit plus haut, aucun élément n’est plus représentatif que les autres. La finalité est toujours de trouver l’équilibre entre les cinq, et de donner successivement la priorité à l’un d’entre eux (voire à deux) en fonction de la phase du projet.

J’ai quand même envie d’ajouter 2 axes essentiels dans ce processus d’écriture.

L’axe Eau-Feu, dont je parle dans le livre, est le lien entre l’élément le plus yin (l’eau) et l’élément le plus yang (le feu). C’est de là que tout démarre : c’est dans notre intériorité (Eau) que nous portons les germes du projet, qui vont passer quelque temps au stade embryonnaire, dans notre for intérieur. Puis, pour le projeter vers l’extérieur, il faut que le Feu s’en mêle : à un certain moment, on a une vision de ce qu’on aimerait transmettre, offrir comme valeur, et à qui notre message pourrait être utile.

Puis, dès qu’on démarre la création et l’écriture, on active l’axe Bois-Métal. Le Bois, comme je l’ai dit précédemment, est l’élément de l’enthousiasme, de la créativité qui parfois est généreuse et débordante. Le Bois est un élément juvénile, qui de ce fait peut se disperser. C’est là qu’intervient le Métal, élément de la rigueur, du recentrage sur l’essentiel, avec justesse et discipline. L’équilibre entre ces deux-là est donc essentiel aussi !

Quelles sont les choses que vous auriez aimé savoir avant d’écrire votre livre ?

Mon expérience est un peu particulière, car je n’avais pas pour objectif de départ d’écrire un livre professionnel…
Je crois que la première chose que j’aurais aimé savoir est de bien clarifier et délimiter dès le début l’intention : pourquoi ai-je envie d’écrire ? Pour qui ? Qu’est-ce que je souhaite apporter au lecteur ?

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui rêve d’écrire son premier livre ?

Tout au plus je me permettrai de partager mon expérience : elle m’a demandé certes beaucoup de persévérance et une bonne dose de confiance, mais aussi de la patience et de l’indulgence envers moi-même dans les phases où la créativité était au point mort.
La seule chose requise dans ces moments-là est finalement de lâcher prise, de se mettre « en roue libre », et d’y revenir quand l’appétit revient, car se mettre la pression ne fait que ralentir la créativité.