L’alliance des différences dans un cerveau collectif est non seulement l’antidote à la crise, mais elle devrait s’inscrire dans toute stratégie d’entreprise ou de projet, pour développer l’agilité et la créativité, et favoriser ce qui nous manque cruellement aujourd’hui : l’harmonie et la sérénité.
La nécessaire prise de distance et de réflexion face aux événements n’est pas une nouveauté ! https://nbelleville-360conseildeveloppement.fr/prises-de-decisions-choix-strategiques-prenons-nous-la-bonne-distance-face-aux-evenements/
Mais aujourd’hui, cette prise de hauteur semble plus que jamais indispensable pour analyser et TRIER ce flux d’informations (vraies ou fausses) qu’on nous déverse 24h/24.
De fait, cette crise mondiale, sanitaire, économique et sociale, dans laquelle nous avons plongé en quelques semaines, est en train de mettre en lumière tous les travers et incohérences que nous laissons passer en temps « normal », qu’ils soient industriels, monétaires, environnementaux, etc. Les surréactions plus ou moins rationnelles se multiplient, à l’échelle des individus, des marchés et des états (panique, krach boursier, repli sur son « territoire », etc).
Mon propos n’est surtout pas d’entrer dans des considérations d’ordre politique ou économique.
J’aimerais en revanche partager avec vous des exemples concrets qui m’ont frappée : face à la montée en puissance du coronavirus en Chine, des « armées » d’ingénieurs et scientifiques ont été appelées à réorienter immédiatement tous leurs efforts vers la lutte contre l’épidémie. C’est ainsi que les ingénieurs et salariés d’entreprises de l’habillement, de la téléphonie, et même de l’automobile ont, en l’espace de quelques jours, transformé leurs lignes de production pour fabriquer des millions de masques sanitaires.
Vous pourriez répondre que le gouvernement ne leur laisse pas le choix, mais comme je l’ai dit, je ne souhaite entrer dans aucune considération politique.
Ces faits, au contraire, me paraissent révélateurs d’un aspect beaucoup plus profond, enraciné dans la culture du pays : l’acceptation immédiate du changement, voire des bouleversements, comme faisant partie de la vie. Là où notre état d’esprit occidental aura tendance à se raidir, à résister pour garder le statu quo, la culture orientale, et en l’occurrence chinoise, va se demander comment s’adapter.
Si nous nous arrêtons sur l’idéogramme chinois qui signifie « crise », nous constatons qu’il contient les deux concepts de « danger » et d’« opportunité ».
Ceci symbolise très bien la pensée traditionnelle chinoise, qui en toute chose voit un cycle de fin et de renaissance, de destruction et de reconstruction. Le « yin » et le « yang » s’engendrent mutuellement à l’infini. Elle intègre le changement, petit ou grand, comme étant permanent et dans l’ordre naturel des choses : le mouvement, c’est la vie, l’absence de mouvement, c’est la mort.
En miroir, nous sommes en Occident culturellement plus frileux et réfractaires aux changements, synonymes d’insécurité, voire de fin ou de mort car notre rapport au temps est linéaire, alors que celui des Orientaux est circulaire, cyclique. Notre culture est celle du doute, dont le corollaire est le besoin de certitudes et de « preuves scientifiques », avant de nous mettre en mouvement. Cela implique donc un temps d’argumentation et de démonstration, avant de passer à la planification d’un plan d’actions séquencé.
Deux états d’esprits différents, donc, mais en aucun cas hiérarchiques, bien au contraire : ils sont complémentaires selon leur affinité avec les circonstances, selon la période.
D’où l’intérêt vital de l’ouverture, à l’échelle des entreprises, organisations, sociétés, à des visions et modes de pensées divers : cela multiplie les chances de surmonter au mieux tous types d’obstacles.